La mairie de Paris accélère sa lutte contre les dark stores. 70 policiers, ainsi que des personnels de l'Urssaf, des douanes et de l'inspection du travail, ont visité les cinq sites parisiens de Flink mercredi 28 septembre 2022, comme le rapporte Le Parisien.
Cette visite a été agrémentée par l'envoi de deux astreintes financières par la mairie de Paris à deux dark stores appartenant à Flink, situés dans les 9ème et 17ème arrondissements. L'astreinte s'élève à 200 euros par jour dans la limite d'un plafond de 25 000 euros, détaille 20 Minutes. Deux autres astreintes devraient suivre pour des dark stores des 13ème et 14ème arrondissements. Et une cinquantaine d'autres courriers seraient prêts à être envoyés.
La raison ? Flink n'a pas demandé à ce que ces locaux soient inscrits comme étant des entrepôts, alors même que la mairie les identifie comme tel. Les start-up de livraison rapide ont souvent installés leurs "dark stores" dans d'anciens locaux commerciaux ou dans des locaux qui n'étaient précédemment pas qualifiés d'entrepôt.
Ils auraient ainsi dû faire une demande de changement de destination du local auprès de la mairie. Mais celles-ci ne sont généralement pas faites car ces locaux sont très souvent situés au pied d'immeuble d'habitation, et ne peuvent donc pas légalement faire office d'entrepôt. C'est tout le problème du concept de "dark store" (faisant allusion à une boutique "fermée"), qui n'est en réalité qu'un euphémisme pour un entrepôt de fortune situé en ville et permettant une livraison express.
Les dark stores ont fleuri dans la capitale depuis le début de la pandémie de Covid-19. Un essor critiqué à la fois pour les nuisances sonores que cela peut provoquer (les allées et venues des livreurs, la venue très régulière de camions de livraison, le stationnement des livreurs dans la rue, etc.) et les nuisances aux commerces locaux que cela peut engendrer.
Depuis, un véritable bras de fer se joue entre la mairie et une partie de ces start-up de livraison rapide. Ces dernières jugent que c'est à la législation d'évoluer et font du lobbying à cette fin. Toutefois, malgré un premier projet d'arrêté ministériel penchant en faveur des acteurs du quick commerce, le gouvernement a finalement décidé de considérer ces dark stores comme étant bien des entrepôts.
En envoyant une première salve d'astreintes, la mairie de Paris tape du poing sur la table et montre qu'elle n'entend pas être débordée par la multiplication de ces mini-entrepôts. Par le passé, ce sentiment de débordement a déjà été ressenti avec l'émergence des meublés loués sur Airbnb, et plus récemment des trottinettes et vélos électriques.
Source : https://www.usine-digitale.fr/article/la-mairie-de-paris-lance-une-offensive-contre-les-dark-stores.N2049977
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